CHLOÉ ASCENCIO
Coaching & Facilitation interculturelle
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Education chinoise vs esprit critique

A l’université chinoise, l’enseignement continue d’être à sens unique : généralement le professeur lit son cours, sans chercher à stimuler l’interactivité et la participation des étudiants qui en général n’ont qu’à apprendre par cœur le cours de chaque professeur pour réussir le diplôme.

A la grande surprise des étudiants français inscrits dans les universités chinoises, jamais les élèves ne sont invités à donner leur opinion personnelle, et encore moins à remettre le savoir en question. - Chloé Ascencio

Interrompre le cours pour poser une question est inconvenant car c’est perçu comme une menace pour la face du professeur. Il est plus poli d’attendre la fin de la classe pour engager une discussion. D’ailleurs c’est l’élève et non le maître qui porte la responsabilité de la compréhension du contenu du cours : si l’élève n’a pas compris, c’est donc de sa faute, il n’est pas question qu’il invoque le manque de pédagogie du professeur.

Ce mode d’enseignement encourage une forme de passivité face au savoir et face au détenteur de l’autorité. Un constat que confirme une professeure française détachée à Pékin afin d'y enseigner notre langue aux étudiants chinois de l'Ecole Centrale, installée sur le campus de l'université Beihang :

«Ils sont incroyablement doués, mais l'essentiel de mon travail consiste à leur apprendre à raisonner comme des Français. Jusqu'à présent, ils ont progressé en faisant appel à leur mémoire, bien plus qu'à leur intelligence ou à leur imagination. Personne ne les a jamais encouragés à discuter ni à s'interroger. Je dois leur expliquer ce qu'est le libre arbitre, le sens critique, l'esprit d'initiative, et tout l'intérêt qu'il y a à en user si l'on veut devenir autonome et performant.»

Ce qui frappe c’est le décalage culturel sur le rôle de l’éducation – et sans doute celui des points de vue sur « l’efficacité » - entre l’universitaire française et ses élèves-ingénieurs chinois.

Lorsqu’on demande à des étudiants chinois partis se former aux Etats-Unis, en Australie ou en Europe, ce qui les a le plus étonnés, ils répondent souvent : « Les professeurs nous demandaient toujours notre avis, ce qui nous mettait mal à l’aise. Il fallait faire des exposés et s’exprimer en public alors que nous n’en avions pas l’habitude.»