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La Bienveillance comme élément de leadership

Pour bien comprendre les moteurs des comportements, et les différences par rapport aux motivations courantes des Occidentaux, il faut creuser un peu cette notion de Bienveillance, centrale dans la conception relationnelle d’un Chinois.Dans l’idéal (utopique) confucéen où le sentiment prime, c’est par le cœur que le souverain chinois dirige, et c’est par manque de cœur qu’il échoue: « Vous ne pourrez jamais gagner l’Empire sans une admiration teintée d’affection » Analysant l’échec des seigneurs Jie et Zhou que Confucius utilise souvent comme contre-exemples, son disciple Mencius déclare : « C’est en perdant leur cœur qu’ils perdirent les hommes. […] Il y a un moyen de gagner leur cœur : donnez-leur ce à quoi ils aspirent, ne leur imposez pas ce qu’ils abhorrent ».

On pourrait évidemment comparer ces préceptes avec ceux prodigués par Machiavel à son Prince italien. Traduire « bienveillance » confucéenne par « humanisme chinois » c’est prendre le risque du contre-sens car « cet amour, contrairement à l’amour chrétien, n’est pas universel, mais conditionné par la proximité de la relation, par extension de la paternité biologique à la paternité sociale » . En d’autres termes la bienveillance confucéenne s’exerce de personne à personne, et dans une relation fortement inégalitaire. - Chloé Ascencio

La bienveillance chinoise est en fait un paternalisme, notion qui en Occident a perdu sa connotation positive d’autrefois, du fait de l’emprise et de l’inégalité qu’elle suggère. L’humanisme occidental met au contraire, et de plus en plus nettement, l’accent sur l’autonomie et les droits des individus. Dans le domaine du management, la bienveillance chinoise signifie être attentif et sensible aux besoins des subordonnés. Elle implique l’engagement de construire une organisation humaine dans laquelle le bien-être social et psychologique des membres est pris en considération – en échange de leur soumission. En Chine être considéré comme « humain » confère à un leader une plus grande légitimité en termes d’autorité ; les subordonnés se doivent d’être d’autant plus loyaux à son égard, en vertu de la réciprocité des Cinq relations cardinales.