Plaisir au travail en Chine?
Dans le taoïsme originel, l'idée centrale est bien de jouir de la vie.
Mais le confucianisme en tant que système de valeurs ne conçoit pour l'individu que des devoirs et instaure une éthique de l'effort et de la réussite individuelle à l'aune de laquelle l'individu est jugé par l'oeil social. Ne pas montrer que l'on travaille dur pour s'élever dans la hiérarchie sociale est honteux. L'idéologie du 努力工作 nuli gongzuo (travailler dur), voir même du 吃苦耐劳 chikunailao (souffrir-endurer-travailler) est encore ultra-dominante. La séparation entre le temps privé et la sphère professionnelle caractéristique des sociétés occidentales est souvent perçue comme de la paresse et un manque d'implication, alors même que la productivité au travail est bien moindre en Chine qu'en France.
Les nouvelles générations de cols blancs parlent maintenant de travail intéressant, et pas seulement valorisant socialement et financièrement. Mais en est on à parler de plaisir?
L'appétence des Chinois pour les activités extra-professionnelles de team building révèle un besoin de plaisir au travail. La façon dont ils se libèrent soudain de comportements contraints et formels pour se jeter dans le jeu, sans crainte du "ridicule" (au grand étonnements des Français!) est selon moi révélatrice d'un besoin refoulé de fun qui ne peut s'exprimer qu'en marge du bureau. D'ailleurs pour parler de leurs loisirs les Chinois utilisent le mot 玩儿wan'er qui veut dire "jouer". "Qu'as-tu fait ce week end?" se traduit par 你去哪里玩儿? "Où es-tu allé jouer?"
Lire l'article de Magali Thoraval, le point de vue d'une coach :