Faut-il se financer en Chine?
Le cabinet Shanghaivest a présenté (lors d’une conférence des anciens de Sciences Po le 16 avril 2015) une vision très réaliste et dans fards de l’investissement chinois en France: l’obstacle majeur est culturel.
« La spécificité des société chinoise est leur opacité, un processus de décision peu transparent, avec plusieurs couches de management très tendus vis à vis du décisionnaire qui est difficile à identifier », selon Bruno Bensaid et Ghislain de Mareuil. « Le style de négociation chinois est un autre obstacle: c’est un processus désordonné, intuitif et peu rigoureux ». Les deux associés conseillent de prendre en compte l’aspect culturel dans la transaction et à long terme, et notamment de « créer d’abord une relation d’amitié même si cela ne marche pas la première fois, il faut rester en contact car les choses changent très vite en Chine. »
Plusieurs cas d’échec de rachats de marques françaises par des groupes chinois ont été évoqués, mais aussi des succès comme Lenovo + IBM qui est connu pour avoir fortement investi dans la formation interculturelle et la construction d’une culture hybride. Sachant que même en cas de fusion-acquisition entre deux entreprises européennes, le principal facteur d’échec est la culture (d’entreprise et nationale) on peut s’étonner que les PME françaises ne se préparent pas mieux au mariage avec un investisseur chinois. Si la négociation s’est passée sans trop de blocages, la phase de lune de miel dure généralement 2 ans au terme desquels les relations ont tendance à se gâter. Or il est possible de prévenir ces déconvenues, de se doter de clés de décodage et de marges de manoeuvre pour vraiment jouer gagnant-gagnant avec les Chinois. Conseillant plusieurs dirigeants d’entreprises dans leur stratégie relationnelle avec leur partenaire chinois, j’interviens aussi au niveau micro de la communication quotidienne pour prévenir tensions et malentendus.