Difficulté de déléguer et micro-management
Dans la PME patriarcale qui n’est pas passé au seuil de taille critique et ne s’internationalise pas, les aspects démotivants de l’autoritarisme jouent à plein. Ainsi, c’est la capacité à obéir, à suivre la bonne procédure qui est valorisée, et non pas l’autonomie ni la prise d’initiative visant à créer de la valeur ajoutée (optimiser les process, réduire les temps d’exécutions et les dysfonctionnements, augmenter la satisfaction du client…). Les salariés peuvent exécuter mécaniquement les tâches mais ne sont pas habilités à corriger les défauts ou à résoudre les problèmes.
Ils doivent consulter le manager à chaque fois. Le manager chinois d’un hôtel de Zhuhai s’en plaint :
« Mes subordonnés ne pensent pas. Ils viennent me voir avec leur problème et s’attendent à ce que je trouve la solution magique. Si je leur demande leur avis, leurs yeux deviennent blancs. Puisque je suis le chef, je dois avoir la solution. Si je ne l’ai pas ou que je leur demande leurs suggestions, ils le prennent comme un signe de faiblesse. Parfois ils sont surpris d’apprendre que leur suggestion a été validée et mise en place. »
Ce reproche en dit long sur la faible estime dans laquelle le patron tient ses collaborateurs. Il est bien sûr irréaliste d’attendre que dans un contexte autoritaire et arbitraire où la crainte de l’échec et de la punition prédominent, les salariés s’approprient) leur travail et fassent preuve d’initiatives pour l’améliorer ! - Chloé Ascencio
Les attitudes des uns et des autres font système. Souvent, les managers chinois manquent fondamentalement de confiance en leurs équipes. Les raisons qu’ils invoquent pour ne pas déléguer les responsabilités sont récurrentes : « mes subordonnés sont incapables », « pour éviter que des erreurs soient faites », « pour s’assurer que l’objectif sera atteint », « pour pouvoir corriger le tir en cas de besoin »…
La dépendance des subordonnés à l’égard du manager fait que seul ce dernier prend la décision corrective en cas de problème, ce qui ne peut que confirmer ses présupposées. Il « micro-manage » son entreprise, se croit indispensable, se veut omniscient et joue tous les rôles. Il est menacé d’épuisement ! « Le leader a toujours tendance à tout vouloir contrôler jusqu’à des détails comme remplacer un vieil ordinateur. »